L'agriculture au Burkina Faso : Innovations et défis face aux changements climatiques

Le Burkina Faso, pays sahélien d'Afrique de l'Ouest, est confronté à des défis majeurs en matière d'agriculture, notamment en raison de la dégradation des terres et des effets du changement climatique. Cependant, des initiatives locales et des techniques agricoles innovantes émergent pour améliorer la résilience et la productivité du secteur agricole.

Techniques traditionnelles revisitées : le Zaï et la demi-lune

Parmi les méthodes agricoles traditionnelles réhabilitées figure le Zaï, une technique originaire du Burkina Faso. Elle consiste à creuser des trous de 20 à 30 cm de diamètre et de profondeur, dans lesquels sont placés des matières organiques et des semences. Cette méthode favorise la rétention d'eau et l'amélioration de la fertilité des sols, permettant ainsi de cultiver des terres dégradées. Des agriculteurs, tels que Yacouba Sawadogo, ont joué un rôle clé dans la promotion et l'adoption de cette technique.

Une autre pratique notable est celle des demi-lunes, qui consiste à créer des bassins en forme de demi-lune pour capter les eaux de pluie et réduire le ruissellement. Ces structures permettent de concentrer l'humidité et les nutriments, améliorant ainsi la productivité des terres arides.

Initiatives urbaines : la ceinture verte de Ouagadougou

Dans la capitale, Ouagadougou, une initiative remarquable est la création d'une ceinture verte de 2 000 hectares autour de la ville. Lancé dans les années 1970 pour lutter contre l'avancée du désert, ce projet a récemment été revitalisé pour atténuer les effets des vagues de chaleur et promouvoir l'agriculture urbaine. Cette ceinture verte offre non seulement un effet rafraîchissant pour la ville, mais sert également de source alimentaire pour les habitants, en particulier après la sévère vague de chaleur de 2024.

Entrepreneuriat féminin : l'exemple de Faso Attiéké

L'entrepreneuriat joue également un rôle crucial dans le développement agricole du pays. Un exemple notable est celui de Windlasida Florence Bassono, fondatrice de Faso Attiéké en 2010. Son entreprise produit de l'attiéké, une semoule de manioc, adaptée aux goûts locaux. Malgré des défis liés à la propriété intellectuelle et à la concurrence régionale, son initiative a contribué à diversifier les produits alimentaires locaux et à promouvoir l'autonomisation des femmes dans le secteur agroalimentaire.

Perspectives et défis futurs

Malgré ces initiatives positives, l'agriculture burkinabè fait face à des défis persistants, notamment la dégradation continue des terres, l'accès limité aux ressources et les impacts du changement climatique. Il est essentiel de renforcer les politiques publiques en faveur de l'agroécologie, d'améliorer l'accès aux ressources pour les petits exploitants et de promouvoir des pratiques agricoles durables pour assurer la sécurité alimentaire et la résilience des communautés rurales.